Exposition “Louis-Nicolas Cabat, Études en plein air” à la Galerie La Nouvelle Athènes
Jusqu’au 28 mai, une exposition est consacrée à Louis-Nicolas Cabat (1812-1893), un peintre du paysage du XIXe siècle, tombé dans l’oubli. Cet artiste a été considéré comme l’un des précurseurs de la peinture moderne du paysage.
L’exposition Louis-Nicolas Cabat, Études en plein air est organisée sous la direction de Chantal Kiener, qui a aussi publié un catalogue. Des huiles sur papier et des dessins de la période 1837-1852 sont mis en valeur à la Galerie de La Nouvelle Athènes, à deux pas du Musée de la Vie romantique auquel la galerie fait écho par ses expositions de qualité.
Chantal Kiener a fait un travail remarquable par le choix des œuvres, en dévoilant des études de paysages d’un peintre qui avait été reconnu pour ses tableaux de Salon. Les dessins et huiles sur papier avaient été laissés dans des archives, des cartons. C’est aussi un pan de l’œuvre de Cabat que l’on peut découvrir par cette exposition. Chantal Kiener s’attache à “de modestes études de ciels, de plantes, d’arbres, de frondaisons, jetées sur des morceaux de papier sans mise en scène, sans aucune intention de les montrer, juste des notes prises face au motif comme un journal personnel”.
Chantal Kiener rappelle également le parcours du peintre qui a fait son premier Salon en 1833 : tableaux de paysages très réalistes, séjours en Italie et conversion au catholicisme, œuvres à grands plans et lignes. Nous retrouvons dans l’exposition les dessins exécutés en Italie de 1836 à 1839 et à son retour en France pour la période 1840-1852. La vision est large et épurée. Des exemplaires de ces dessins sont conservés au Cabinet des Arts graphiques du Musée du Louvre. À La Galerie de La Nouvelle Athènes sont également exposées des huiles sur papier. Cabat portait de l’admiration aux grandes étendues panoramiques de la campagne romaine, à ses lointains horizons. Il a travaillé par traits de mine graphite et de lavis d’encre. Il était aussi captivé par la beauté des ciels, la richesse des sous-bois, des arbres, des plantes. Chantal Kiener a été touchée par “la modestie de ses formats et de ses sujets”. Il n’y a pas de représentation de sites célèbres “mais l’observation de morceaux d’arbres foudroyés, de branches cassées, de cimes de forêts”.
Cabat a été l’élève de Camille Flers (1802-1893) qui lui a conseillé de peindre le paysage directement sur motif. Il a par la suite eu son propre atelier. Théophile Gautier a salué son influence dans le mouvement de la peinture de paysage : “Cabat est l’aïeul du paysage moderne, et il a le droit d’être fier de sa descendance, elle est belle et nombreuse.”
Cette exposition monographique est intéressante avec ces grandes feuilles de dessins où transparaissent cet attrait pour les grands horizons et de la vivacité. Cabat complète la feuille en laissant du vide, avec une liberté de trait. Il laisse court à ses sensations. Le cadrage des huiles sur papier montre l’attachement de Cabat aux cimes des arbres. Les études ont servi à des œuvres plus abouties, elles montrent la conception, la réflexion de l’artiste et aussi une certaine humilité.
Fatma Alilate
Catalogue Louis-Nicolas Cabat “Etudes en plein air” circa 1837-1852, Chantal Kiener et Carole Rabiller
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